Résumé : Bilqiss est l’héroïne de ce roman, c’est une femme indocile dans un pays où il vaut mieux être n’importe quoi d’autre et si possible un volatile. On l’a jugée, on l’a condamnée, on va la lapider. Qui lui lancera la première pierre ? Qui du juge au désir enfoui ou de la reporter américaine aux belles intentions lui ôtera la vie ? Le roman puissant de Saphia Azzeddine est l’histoire d’une femme, frondeuse et libre.
Dès les premières pages, l’auteure nous plonge en plein procès, celui de Bilqiss. Un matin à l’aube, sans réfléchir, elle décide de monter en haut du minaret pour déclamer -ou plutôt chanter- l’appel à la prière à sa façon, avec son cœur, son humanité et sa sensibilité. Une femme. Sacrilège. Elle est condamnée à la lapidation. Surtout que les circonstances aggravantes sont nombreuses du point de vue de ces ""érudits"" (ahum) ismamistes : elle possède des courgettes et des aubergines entières dans son frigo (!), une pince à épiler (!), du maquillage (!) et des nounours (!), ou encore des livres et de la musique (!) : des crimes totalement impardonnables qui provoquent l’ire de tout un village.
Pas un mot de trop dans cette histoire. Sapphia Azzeddine est une conteuse hors pair, qui trouve toujours le mot juste que ce soit pour faire parler son héroïne indomptable, pour brosser le portrait de cette journaliste américaine aux motivations aussi sincères que douteuses ou encore ce juge, perdu entre ses certitudes et ce qu'on lui a toujours enseigné, et la Foi plus authentique et sincère que Bilqiss fait rayonner dans son tribunal.
Le pays n’est pas identifié mais ce pourrait être le Pakistan, l’Irak, la Syrie ou encore l’Afghanistan, par exemple. Quant à Bilqiss, je n’ai pu m’empêcher de l'identifier à ce magnifique portrait du National Geographic.
L’héroïne de ce conte moderne ne pourra pas vous laisser de marbre. Elle est fière et indocile, elle est fougeuse et insoumise. Insolente et effrontée. Et l’on se régale de toutes ses prises de parole, criantes de vérité. Bilqiss m’a émue plusieurs fois aux larmes (les souvenirs de son mariage à 13 ans ou l’histoire dramatique de son institutrice, Nafisa), tout en sachant qu’elle aurait détesté cela, qu’elle aurait haï se retrouver sur des étagères à best-sellers occidentales afin de faire pleurer dans les chaumières.
De plus, l’auteur a la bonne idée de nous offrir le point de vue des 3 personnages principaux : Bilqiss, mais aussi le juge en charge de l’affaire et la journaliste américaine qui suit le procès pour son journal. Et Saphia Azzeddine nous tient en haleine (ce roman est juste impossible à poser), tout en amenant une réflexion, très intéressante et éclairée, sur (l’absence de) la place de la femme, la place d’Allah, celle des hommes, et sur tous ces abus commis au nom de Dieu. Mais également sur la frontière si mince entre compassion et misérabilisme, entre intérêt et ingérence, ou encore entre désir d’informer et curiosité malsaine.
En bref, j'avais déjà été séduite (et secouée) par "Confidences à Allah", mais me voilà définitivement convaincue par Saphia Azzeddine avec ce nouveau roman.
Ma note :
Laurinouchka 17/06/2015 10:48
Delphine-Olympe 02/05/2015 14:08
Laurinouhka 27/04/2015 15:45
Leeloo Lectures 30/03/2015 07:29
Cajou 30/03/2015 10:21
Jostein 29/03/2015 12:27
Cajou 29/03/2015 12:30
Noukette 27/03/2015 23:42
Cajou 27/03/2015 23:53
electricien 26/03/2015 02:33
Cajou 27/03/2015 23:53
Alex-Mot-à-Mots 25/03/2015 20:47
Cajou 25/03/2015 21:58
Natacha 25/03/2015 17:31
Cajou 25/03/2015 21:57
framboise 24/03/2015 12:38
Cajou 25/03/2015 21:57
Scarlett Julie 23/03/2015 22:10
Cajou 23/03/2015 22:18
jerome 23/03/2015 20:19
Cajou 23/03/2015 21:21
LaFée 23/03/2015 19:11
Cajou 23/03/2015 21:21
Lady K 23/03/2015 17:50
Cajou 23/03/2015 21:21
Jacqueline 23/03/2015 17:25
Cajou 23/03/2015 21:22
Léa Touch Book 23/03/2015 11:53
Cajou 23/03/2015 12:39
Lelf 23/03/2015 11:36
Cajou 23/03/2015 12:39
Sandrine 23/03/2015 11:03
Cajou 23/03/2015 11:19
stephanie plaisir de lire 23/03/2015 11:00
Cajou 23/03/2015 11:04