Résumé : Dans ma famille, on se tuait de mère en fille. Mais c’est fini. Il y a longtemps déjà, je me suis promis qu’accidents et suicides devaient s’arrêter avec moi. Ou plutôt, avant moi. Sauve qui peut la vie ! J’aime cette expression. C’est le titre d’un film de Jean-Luc Godard de 1980. Mais lui, il avait mis des parenthèses à (la vie), comme une précision, une correction de trajectoire. Le sauve-qui-peut, c’est la débandade, la déroute. Le sauve qui peut la vie, c’est la ligne de fuite, l’échappée parfois belle. J’en fais volontiers ma devise. Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce qui était une manière d’être ? une tendance à parier sur l’embellie, un goût de l’esquive, un refus des passions mortifères, une appétence au bonheur envers et contre tout ?, avait aussi profondément influencé ma façon de penser. J’aimerais que ce livre, écrit sur fond de drames passés, collectifs et privés, soit une lecture revigorante, une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent.
"Sauve qui peut la vie" : un très joli titre pour un récit qui ne m'a pas vraiment parlé malgré ses qualités. Dans cet essai, Nicole Lapierre nous offre un traité de "socio-anthropologie" avec comme point de départ l'histoire tragique de sa famille, remplie de disparus, de morts et de suicidés. Elle s'interroge et offre une réflexion sur des thèmes liés à son vécu comme ceux de l'Exil, du Suicide, de la Séparation, de la Transmission ou encore des Relations entre Générations. C'est intelligent et très documenté et cela trouve écho dans l'actualité à plus d'un titre (les Migrants en tête, mais également la montée des préjugés et de l'intolérance, illustrée de façon effrayante lors des élections d'hier en France).
Malgré ces qualités, ce texte ne m'a ni touchée, ni vraiment intéressée. J'ai trouvé que Nicole Lapierre se cantonnait à sa vie et à son histoire, sans jamais réussir à me prendre par la main pour m'y faire entrer.
En ce qui me concerne, avec ce livre, j'ai eu l'impression de lire une compilation de souvenirs, de références à des auteurs, politiciens, sociologues, philosophes (Durkheim, Georges Perec, Saint-John Perse, Alain Finkielkraut, Daniel Cohn-Bendit, etc.), d'anecdotes, de faits historiques, de réflexions sur la Judéité et sur l'institionnalisationde la Shoah, d'analyses, de digressions sur la campagne ou la confiture, de mentions et d'extraits de romans ou essais, etc. Et je m'y suis perdue.
En bref, une rencontre ratée.
Ma note :
D'autres avis : de très belles critiques 100% séduites, sur Babelio ICI.
Léa Touch Book 18/12/2015 20:26
stephanie plaisir de lire 08/12/2015 22:25
Alex-Mot-à-Mots 08/12/2015 11:14
Jacqueline 07/12/2015 14:42