Résumé : Avec Daddy Love, Oates emmène son lecteur aux frontières de l’horreur. Une horreur qui commence dans le centre commercial où Robbie, 5 ans, l’enfant chéri des Whitcomb, est enlevé sous les yeux de sa mère. Le ravisseur, un technicien du kidnapping, collectionne les petits garçons... [résumé coupé coupé et encore coupé en raison de spoilers en série : la quatrième de couverture raconte le roman de A à Z. On ne dit pas bravo à l'éditeur]
Deuxième découverte de la plume de Joyce Carol Oates en ce qui me concerne, et je peux dire que cette histoire est aussi glauque que la première que j'avais lue, "Délicieuses pourritures" (mon avis ICI).
Le résumé vous le laisse deviner : le sujet est noir et dur. Non seulement on voit un petit enfant se faire enlever mais en plus, Oates appuie là où ça fait mal en nous racontant 4 fois de suite cette scène avec quelques variations. Elle nous plonge ainsi de façon lancinante dans l'esprit de cette mère qui ressasse et se demande ce qu'elle aurait bien pu faire pour empêcher cela... Mais là où le roman devient encore plus dur, c'est que non seulement d'un côté on assiste au délitement du couple des parents, mais également et surtout au calvaire de ce petit garçon de 5 ans, tombé aux mains de Daddy Love. Un psychopathe, un pervers, et un manipulateur, qui va s'échiner à coups de conditionnement, de dressage et de sévices à annihiler la personnalité de Robbie afin de le transformer peu à peu en son Fils.
C'est sombre, et c'est surtout très désespéré, sans aucune lumière au bout de l'horreur,... à l'image de cette Vierge de bois. Glaçant. Certaines scènes sont éprouvantes à lire, car la violence y est psychologique mais aussi physique, et plus on s'immisce dans le quotidien de Daddy Love, plus le malaise vous enveloppe. D'ailleurs, il est fait mention dans l'histoire de cette peinture de Goya, qui représente parfaitement l'atmosphère pesante et angoissante du roman, tenant notamment au fait qu'Oates nous installe de force dans la position du voyeur... impuissant.
Du coté de l'écriture, c'est assez particulier, des phrases courtes, une narration assez "saccadée" ou encore des parenthèses où l'on a l'impression d'entendre les pensées des protagonistes... Et si j'ai d'abord été séduite par cette originalité, je dois dire que ça a fini par un peu me lasser sur la durée.
En refermant ce roman, certes j'ai passé un moment de lecture fort, et parfois oppressant au point de me mettre vraiment mal à l'aise (et c'est donc à mettre au crédit du talent de l'auteur) ; cependant la fin m'a un peu perdue, notamment parce que je trouve qu'à nous offrir ainsi une scène à "décrypter", elle en fait trop. Forcément que l'avenir ne pouvait pas être rose, nul besoin de le souligner ainsi.
En bref, une lecture assez éprouvante, à ne pas mettre entre toutes les mains.
Ma note :
D'autres avis : du grand art pour BruitdesPages ICI, un beau billet chez Tête de lecture ICI, La Fée Lit a adoré ICI , et Julia n'a pas vraiment apprécié ICI.
Stephie 15/05/2016 14:11
Natacha 07/05/2016 00:16
Violette 02/05/2016 13:46
Noukette 29/04/2016 00:08
Alex-Mot-à-Mots 28/04/2016 12:05
Sandrine 27/04/2016 22:13
Jacqueline 27/04/2016 17:51
MyaRosa 27/04/2016 17:10