Vincent Maston aurait voulu être une rock star mais il est finalement devenu ingénieur en informatique. « Germain dans le Métro » est son premier roman, paru en février 2014 chez JC Lattès.
Résumé : Germain a tout pour lui : timide, spécialiste de musiques obscures que personne ne connaît, grand amateur de concerts, bègue flanqué de l’orthophoniste la moins efficace de Paris, amoureux transi de cette même effroyable orthophoniste. Pour surmonter tant de handicaps, une seule oasis : le métro. Mieux que ses séances d’orthophonie hebdomadaires, le réseau souterrain (ses couloirs, ses quais pittoresques, ses charmants autochtones) se transforme pour lui en véritable exutoire. Le voilà super héros, redresseur de torts, justicier des temps modernes. C’est au hasard d’un trajet qu’il croise une fille aussi douée que lui pour faire trébucher les passagers. Ainsi donc, il n’est pas le seul ! Sont-ils nombreux à pratiquer ? Se pourrait-il qu’il existe des bandes organisées ? Mais dans le métro comme sur un ring, on ne peut pas bousculer les autres sans risquer de prendre des coups.
Dès que j’ai lu le résumé de ce roman, j’ai eu très envie de le lire, très envie de découvrir ce Germain, Zorro des temps modernes, redresseur de torts dans son métro, où il a à cœur de ne pas laisser les incivilités impunies. Oh, rien de très éclatant mais tout de même rassasiant pour ses besoins de justice et/ou de défoulement : il bouscule l’air de rien, il marche sur les pieds en catimini, bref, il emmerde les emmerdeurs.
Et en lisant les premières pages, j’ai tout de suite aimé ce Germain, et sa façon de se percevoir et de parler de lui et de son bégaiement sans se voiler la face, sa façon de voir le monde, de se juger lui-même, de se moquer de ses tocs et petits travers du quotidien, puis aussi sa passion communicative pour la musique et les concerts. Un très joli personnage qui grandit au fil de ses rencontres et qu’on prend plaisir à voir évoluer.
- Avec des frites ou de la salade ? [...]
C'est donc reparti pour un tour, désolé Mademoiselle, c'est vous qui avez posé la question.
- D... d... des f... f... fri...
- Des frites, très bien. Ça fera 8€40.
Je suis heureux qu'elle me coupe la parole, souvent les gens attendent que j'arrive à finir ma phrase tout seul, comme si me couper allait me faire prendre conscience de mon bégaiement. Vous savez quoi, les gars, je suis déjà au courant. Depuis 30 ans que j'essaye de parler, j'ai eu le temps de me rendre compte que les mots ne sortaient pas normalement de ma bouche. Alors, à ceux qui me coupent, qui finissent les phrases à ma place, merci.
J'ai donc beaucoup aimé la première moitié du roman qui m'a souvent fait sourire : ce héros si particulier, les voyages incessants dans le métro, comme une soupape pour lui, les rencontres, les collègues, le petit panneau au boulot, à sa caisse "Bonjour, je m'appelle Germain et je suis muet, merci de votre compréhension" : j'ai avalé le tout d'une seule traite.
Cependant, dans la troisième partie du roman, le ton est moins léger et on se retrouve au milieu d’une enquête, avec des policiers, des soupçons, des interrogatoires, du stress, etc., et comme je n’étais pas préparée à trouver cela dans cette histoire que j’imaginais plus légère, j’ai été désarçonnée et ça m’a un peu moins plu que la première moitié.
Mais finalement, peu importe, car j’ai vraiment aimé le personnage central de ce roman, Germain. Quant aux personnages secondaires, je les ai tous beaucoup appréciés, notamment parce qu’ils ont su chacun me surprendre : Clotilde, moins naïve que les apparences ne le laissent penser ; Claire, celle par qui tout change ; le père de Germain, aussi gentil qu’exaspérant, mais surtout vraiment très gentil ; ou encore (et surtout) Violaine, la névrosée « aussi agréable à fréquenter qu’un engin de torture », qui fut sans aucun doute mon personnage préféré avec tous ses tocs, mais également tout ce qu’il y a derrière !
En bref, un premier roman réussi : une histoire où tout ne m'a pas convaincue (la partie "+ grave"), mais que j'ai lue d'une seule traite grâce à son personnage principal très attachant.
Ma note :
D'autres avis : une critique aussi courte qu'enthousiaste chez Nebel, et un avis très positif Au Boudoir Ecarlate.
Do. 16/01/2015 18:18
Marion 05/03/2014 15:00
Jacqueline 04/03/2014 17:15
stephanie plaisir de lire 04/03/2014 15:14