Voilà un roman que j'ai acheté uniquement en raison de sa couverture, que j'avais trouvée tellement poétique. Elle avait un je-ne-sais-quoi de TimBurtonesque !
"La mécanique du cœur" est un petit livre (156 pages) à part. Il ne ressemble à aucun autre. Quoique. Mais j'y reviendrai plus tard.
Voici le résumé. Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve... (Amazon).
Je vous le disais, un conte tout à fait étonnant !
Alors, qu’en dire ?
Dès les premières pages j’ai été transportée dans un Ailleurs, un autre Univers, que je pouvais voir et entendre, tant l’atmosphère créée est forte.
Néanmoins, plutôt que de m'attarder sur l’histoire, je préfère vous parler des personnages tellement insolites :
- Little Jack : un garçon étonnant qui, en lieu et place de sang, a de la poésie et du rêve qui coulent dans ses veines, et dont le cœur fait « tic-tac bo-boum tic-tac bo-boum ».
- Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse : ce qui m’a surtout marqué dans ce personnage, c’est combien on sent l’inspiration de Mathias Malzieu : cette petite Andalouse, C’EST Olivia Ruiz. A chaque description, j’avais l’impression de la voir sur scène : ses cheveux, ses mimiques, son petit nez et ses petits seins, sa grâce mêlée de maladresse... le tout saupoudré de son côté "flamenco". Vraiment, même si je n’avais pas su qu’elle était la compagne de l’auteur, je l’aurais, sans aucun doute possible, reconnue. A part cette ressemblance frappante, ce n'est pas un personnage que j'ai particulièrement apprécié.
- Madeleine : un personnage haut-en-couleur. C’est un peu « Doc » (Retour vers le Futur) au féminin. Elle peut soigner le cœur de Jack à l’aide d’une Pince Monseigneur d’une main, tout en le caressant de son autre main en fredonnant sa berceuse hip-hop « "Love is dangerous for your tiny heart" (par ici).
- Le vieil Arthur, qui a la colonne vertébrale qui rouille, et toujours en train de chantonner son « Oh When the Saints » ( par ici ou la version de Malzieu lui-même par là).
- Anna à la jambe de bois, garnie d’une porte-jarretelle et Luna, à l’œil de verre en quartz, les 2 prostituées Dalidiennes (néologisme créé pour l’occasion)
- Un hamster au nom… particulier =D
- Georges Méliès, un horloger-prestidigitateur et Docteur Love à ses heures perdues
- Jack l’Eventreur himself !
Et encore bien d’autres !
Et même si ces personnages semblent aussi éloignés les uns des autres, ils ont cependant un point commun. En effet, Jack n’est pas le seul à avoir le cœur cassé. Tous ses compagnons d’aventure ont eu aussi la mécanique du cœur enrayée, et c’est ce qui contribue à les rapprocher et à les lier les uns aux autres, afin de créer un univers tellement homogène.
Venons-en maintenant aux choses qui fâchent : l’histoire qui nous est contée dans ce roman. Si j’avais fait mon billet à la fin du chapitre 7 (p. 88), je vous aurais dit que ce livre était "un petit bijou de tendresse", "une œuvre originale à la Tim Burton", "un Magasin des Suicides d’un autre genre", tant j’ai vu se construire devant mes yeux ébahis et séduits ce merveilleux univers. Mais...
Malheureusement, dès le 8ème chapitre, le mécanisme se grippe un peu (désolée pour la métaphore douteuse). Les 7 chapitres suivants décousent, petit à petit, l’atmosphère magique qui avait été magistralement créée dès les premiers mots. En effet, dans ces 70 dernières pages, les rebondissements manquent de cohérence, les dialogues sont un peu trop nombreux et longs, et le propos devient beaucoup plus terre à terre, avec des préoccupations tellement…. humaines... Quel dommage… Quant à l’épilogue, qui nous dévoile ce qu’il advient de chacun des personnages, il tombe un peu à plat et ne parvient pas à renouer avec la magie des débuts.
En ce qui concerne la langue de Malzieu, elle est pleine de poésie et de finesse et on sent tout le travail qui a été fourni pour créer ces merveilleuses et insolites expressions imagées (« J’ai voulu n’en faire qu’à mon cœur »). Cependant, petit bémol, toutes ces comparaisons et métaphores inédites finissent parfois par alourdir son style, et par ralentir l’action.
Pour terminer sur une note positive, j’en reviens à ce que je disais en début de billet « Ce roman ne ressemble à aucun autre. Quoique ». En effet, durant la lecture de ces 80 premières et extraordinaires pages, un nom s’est imposé à moi : Benjamin Lacombe (un merveilleux illustrateur français… le meilleur selon moi, rien que ça !). A chaque image décrite par Malzieu, je l’imaginais sous le pinceau de Lacombe. J’en suis même venue à me dire « Il faut que lui écrive un email, je suis sûre que cet univers le séduira ». En fait, j’étais en retard d’une guerre (je l’ai appris ce matin par une amie) : Benjamin Lacombe a déjà collaboré à cette œuvre, il a réalisé la SUBLIMISSIME couverture de la traduction anglaise du roman.Jugez-en par vous même !
Alors, même si je n’ai aimé qu’une moitié de ce roman, il faut reconnaitre à Malzieu cet immense talent de faire naitre des tableaux tellement enchanteurs, sans pinceaux, mais uniquement à partir de mots.
Ma note :
Student 06/12/2016 21:12
student 30/10/2019 11:13
Bazarbooks 22/09/2012 12:53
paradiseandco 17/01/2012 19:24
Naminé 19/08/2011 14:42
Cajou 19/08/2011 16:21
Noukette 15/08/2011 16:29
Cajou 15/08/2011 20:15
Stellabloggeuse 15/08/2011 11:36
Cajou 15/08/2011 20:14
Vanessa 15/08/2011 11:02
Cajou 15/08/2011 20:13
Floly 15/08/2011 10:29
Cajou 15/08/2011 20:12
Mylène (ou Mycoton32) 15/08/2011 07:51
Cajou 15/08/2011 20:11
Sopgie 14/08/2011 23:47
Cajou 15/08/2011 20:10