Aujourd’hui, je vous présente encore un roman « court » de cette rentrée littéraire (186 pages) : « La ruche », écrit par Arthur Loustalot, jeune écrivain de 25 ans et publié chez JC Lattès.
Résumé : De l'appartement où vivent Marion, Claire et Louise, le ciel n'est pas visible. Les portes sont ouvertes ou closes selon des règles tacites. Les mots circulent, vibrent et s'épuisent. Les murs de carton filtrent à peine les secrets. Depuis le départ de son mari, Alice sombre chaque jour davantage. Ses trois filles n'ont plus que leur amour à lui offrir. Mais l'amour peut-il nous sauver de nous-même ?
Premier roman de la rentrée qui ne me convainc pas. Non que ce roman soit mauvais (il est d’ailleurs encensé par tout un tas de critiques littéraires professionnels, bien plus connaisseurs que moi) mais cela n’a pas fonctionné avec moi.
Au niveau de la langue, Loustalot signe un roman original car les voix des 3 sœurs se confondent dans une espèce de melting-pot grammatical : pas de tiret pour insérer des dialogues, discours direct et indirect indistincts, des phrases qui interrompent sans cesse les précédentes, ce qui créé une espèce de bourdonnement incessant, rappelant le titre. Malheureusement, j’ai trouvé cette écriture peu claire –voire brouillonne- et donc, peu agréable à lire.
Si l’on ajoute à cela la chronologie sans cesse bousculée avec des allers retours incessants entre le passé et le présent, ça donne vraiment un ensemble… plutôt confus.
Et si la langue est étouffante, ce huis clos familial l’est tout autant. On découvre petit à petit des souvenirs du passé douloureux du couple des parents, par bribes. Les 3 sœurs assistent aux disputes qui s’enveniment et qui en arrivent aux mains, elles connaissent des secrets qu’on ne devrait pas connaitre à cet âge (« Papa a une maitresse depuis 2 ans, maman ») et la mère confie tous ses états d’âme à ses filles, depuis leur enfance. Ecœurant. Et l’odeur de cigarette (j’aurais dû compter le nombre de clopes qu’elles allument dans ce roman, une centaine au moins !) accompagnée des vapeurs d’alcool terminent de saturer l’atmosphère irrespirable de cet appartement.
Outre la plume, l’élément majeur qui a sans doute fait de cette lecture un échec est le personnage de la mère. Suite à sa séparation avec son mari, elle sombre dans la folie et elle entraine ses filles, sans aucun remords, dans cette spirale dépressive et hystérique. Le tout accompagné d’un chantage affectif à peine dissimulé. Une mère toxique qui crie, qui s’avachit, qui se lamente, qui se plaint, qui hurle, qui devient de plus en plus odieuse. Au début, j’ai sans cesse oscillé entre la pitié face à Alice (son mari ne l’a pas épargnée) et la rancœur en la voyant infliger cette vie qui n’en est pas une à ses filles sous prétexte de sa souffrance. Mais au bout du compte, elle a fini par m’insupporter au plus haut point.
Cependant, je dois reconnaitre à Arthur Loustalot un talent pour créer une véritable atmosphère. Car au final, tous ces éléments qui ont assombri ma lecture (la syntaxe, les dialogues mêlés, l’absence de chapitres, la mère, les portes continuellement fermées, l’odeur de cigarette, …) sont savamment utilisés afin de rendre ce huis clos asphyxiant,… Mais voilà, c’est trop, et ça fonctionne tellement bien que la lecture m’est devenue désagréable. Quand je lis, je n’ai pas envie de me retrouver prisonnière d’émotions négatives pendant 200 pages.
De plus, ce roman finit par être très répétitif et j’ai parfois eu l’impression de tourner en rond.
Quant à la fin…. Mouais ?
Une rencontre ratée donc. Mais finalement, je me demande si ce n’est pas intrinsèque au roman, si ce n’est pas la volonté de Loustalot de nous plonger à tel point dans cet univers désagréable qu’il en devient insupportable.
Ma note :
Et voici 3 billets qui vous offrent un autre éclairage sur cette lecture : le billet de Vivelesbetises qui n’a pas du tout aimé, le billet tout à fait convaincu et enthousiaste de Dominique, et enfin, l’avis mitigé de Stéphanie-Plaisir-de-Lire.
Un exemple (parmi tant d'autres) de cette langue qui ne m’a pas du tout plu (p.43) :
5/6
Yv 09/10/2013 11:34
Guenièvre 07/10/2013 21:45
Christie 07/10/2013 21:03
Jacqueline 07/10/2013 17:38
Caro Bleue Violette 07/10/2013 16:01
vive les bêtises 07/10/2013 15:44
Coccinelle 07/10/2013 14:11
cledesol 07/10/2013 14:10
stephanie plaisir de lire 07/10/2013 12:39