Quel bonheur de trouver dans ma boite aux lettres un très joli cadeau de Noël offert par Stéphanie-Plaisir-de-Lire. Un roman qui me faisait envie depuis très longtemps ! Tellement longtemps que je me suis immédiatement jetée dessus et que je l’ai lu d’une traite.
Résumé : Eugénie n'a qu'une envie : rester en pyjama. Loin du monde. Seule avec son chagrin. Mais presque forcée par sa mère, elle se rend à une soirée mondaine parisienne organisée par son ami Charles. Un petit monde où mensonges, manipulations et ragots provoquent parfois des dérapages incontrôlés. Où les faiblesses des uns font la gloire des autres. C'est une soirée qui réveille les souvenirs endormis d'Eugénie, jeune femme odieuse et misanthrope. C'est l'histoire de ce que l'on découvre derrière le plus efficace des cache-misère, l'arrogance.
Comme je vous le disais, ce roman n’aura pas fait long feu : je l’ai tant apprécié que je n’ai pas pu le refermer après l’avoir ouvert. Mon seul regret est que cela ait été si court (130 pages).
Ce qui m’a le plus séduit est sans aucun doute la
plume de Charline Quarré : malgré quelques tournures très orales, je l'ai trouvée très élégante, soignée, un habile mélange d'écrit et d'oral, ... un vrai plaisir à lire. J’ai vraiment aimé ce caractère piquant -voire carrément cinglant et grinçant-
de son écriture.
Dans ce roman, on partage quelques heures de la vie d’Eugénie, une jeune femme totalement désabusée, qui n’aime pas beaucoup les gens, et qui ne s’aime guère davantage. Elle nous conte quelques-unes de ses souffrances d’enfance/adolescence, moquée, ostracisée, victime des brimades (parfois féroces) de ses camarades, ou connaissant le terrible chagrin de la perte d’un être (très) cher. Elle souffre aussi d’avoir perdu ce Julien M., sujet phare des conversations de cette soirée, où elle avait tout sauf envie d'aller.
La conséquence de toutes ces blessures, encore vives, est qu’Eugénie a totalement perdu le filtre du savoir-vivre en société, de la bienséance, et de la politesse. Elle est anesthésiée par la douleur, triste triste triste, hermétique, pessimiste, cabossée par la vie, et pour lutter, elle se construit une solide carapace « anti-gens » faite de sarcasmes, d’ironie et d’aigreur. A la fois amère et acide, elle envoie chier paître les indésirables avec un aplomb, et un humour, tout à fait irrésistibles.
Puis surtout, on ne peut qu'être touché par la détresse d'Eugénie. Elle a tout pour être une tête-à-claques mais elle dégouline tant de tristesse que ça fait vraiment de la peine de la voir se débattre ainsi et se perdre dans ces conversations -et ce monde- qu'elle fuit comme la peste. Car aux côtés d’Eugénie, il y a tous ces gens qu’elle croise à cette soirée, et grâce à eux, Charline Quarré nous offre un portrait au vitriol de cette (détestable) jeunesse mondaine parisienne, que j’ai trouvé juste ce qu’il faut de caricatural pour faire mouche.
Quant à la fin, quoiqu’un peu rapide et plutôt inattendue, elle m’a bien plu malgré son caractère décalé par rapport au
reste de l'histoire.
Pour terminer, un petit bémol, qui s’adresse davantage à l’éditeur qu’à l’auteure : il y a un nombre un peu trop élevé de coquilles à mon goût : plusieurs erreurs d’emploi de « ou/où », un « qui » perdu au milieu d’une phrase, des lettres en trop, un « assisse sur un canapé », ou encore un « et » à la place d’un « est », etc. Dommage…
Bref, un petit roman pas assez connu et une auteure à suivre selon moi ! Encore merci pour la découverte, Stéphanie.
Ma note :
sophie/vicim 02/01/2014 21:16
stephanie plaisir de lire 31/12/2013 19:57
jerome 31/12/2013 08:57
Charabistouilles 30/12/2013 22:01
Edwin 30/12/2013 16:23